Vous me direz, ça ne concerne pas l’arrondissement… Quoique :
– Claude Nowotny, le nouveau maire de Thiers est l’illustration parfaite de ces hommes d’appareil qui ont grandi dans le sillage des élus – en l’occurrence du député André CHASSAIGNE – :
o recrutés en fonction de leur appartenance politique par les collectivités locales ou placés dans les organismes qui en dépendent : ici, en l’occurrence le Parc Naturel Régional Livradois-Forez, vrai couveuse pour les politiques locaux ; Dominique GIRON a connu le même parcours.
o Au bout de quelques années on les retrouve suppléants du député, attaché parlementaire pour continuer à « apprendre le métier ».
o Enfin, ils se présentent aux élections au nom du parti qui les a fait grandir et nourri sur les financements publics. Le plus souvent, ça fonctionne. Parfois ça coince car, de par leurs fonctions ils étaient inéligibles… Olivier BIANCHI, le nouveau maire de Clermont-Ferrand a connu le même parcours et on peut en citer beaucoup d’autres.
– Elevés dans le sérail, ils ont une approche souvent étrange de la relation entre l’intérêt public et l’intérêt partisan, voire personnel.
– C’est de cela qu’il s’agit ici : le journal La Montagne, se fait l’écho, dans son édition d’aujourd’hui de la hausse de 19 % de l’indemnité de fonction du nouveau maire de Thiers (3 915,51 €) ; le conseil municipal est souverain, et nul ne le conteste, même si l’on peut en discuter : http://ambertaucentre.org/2014/04/10/sujet-sensible-les-indemnites-des-elus/
– Pour autant cette décision étonnante de la part d’un élu communiste s’appuie de plus sur une argumentation tout aussi étonnante : monsieur le maire ne veut pas gagner moins que le salaire qu’il va devoir abandonner au Parc Naturel Livradois-Forez pour se consacrer à sa mairie ! Cela donne une idée de la délicate attention accordée aux apparatchiks qui soutiennent les élus locaux… Cela explique également l’enthousiasme politique que manifestent certains à suivre nos brillants élus locaux pourvoyeurs de place au mérite… politique.
François Bayrou écrivait au sujet du PS : « « Certes, je n’aime pas le PS d’appareil. Le PS d’appareil est sectaire. Et Dieu sait qu’il existe, qu’il roule des mécaniques. Je le trouve effarant, dans son contentement de lui-même, dans sa certitude d’avoir raison moralement, dans un mélange de privilèges amassés et de bonne conscience étalée, certain d’être fondé à user de tous les moyens, même les pires, pour le triomphe de sa « bonne » cause.
A droite, on partage parfois le même cynisme, la même certitude que la fin justifie les moyens, mais au moins la bonne conscience en bandoulière nous est-elle épargnée.
Un tel agacement, je le ressens surtout quand ils se trouvent en groupe, en section, en meute. Individuellement, au contraire, ils sont comme nous sommes, avec le poids du passé, de la famille, du souvenir de l’origine. »
(F. BAYROU, 2012, Etat d’urgence, Plon, page 35.)
Comment mieux exprimer ce que j’ai ressenti à la lecture du journal ce matin ? J’ai en tout cas une pensée pour les militants sincères de tout bord – y compris communistes (Gérard, vas-tu évoquer cela dans le prochain Petit Ambertois ? -)
Il y a au moins un avantage à cette dérive que l’on voit s’accélérer ici et jusqu’au plus haut niveau de l’État : si nous en doutions, nous savons pourquoi nous nous engageons en politique : pour replacer l’intérêt collectif en priorité absolue, sans jeter le bébé avec l’eau du bain, comme veulent le faire le Front national et le Front de Gauche.
avril 19, 2014 at 9:58
Nous avons les même à Maringues. Bien cordialement. Philippe LE PONT