Le site de Vertolaye fabrique différents principes actifs pharmaceutiques pour des tiers; deux autres sites similaires existent, l’un à Elbeuf et un à Ujpest en Hongrie. SANOFI a signé en 2016 un accord avec le laboratoire allemand Boehringer-Ingelheim, le but recherché par le groupe étant de devenir le numéro 1 mondial des médicaments sans ordonnance. Il s’agit de ne plus être en face de la concurrence des médicaments génériques. Pour ce faire Sanofi veut scinder son activité de chimie en deux entités. D’un côté, celle fabriquant les molécules pour son propre compte, de l’autre celle qu’elle conçoit pour des clients tiers. Le groupe français vise une baisse des coûts de revient de 20% entre 2015 et 2018 en chimie-biochimie.
La direction de Sanofi prévoit de regrouper les équipes commerciales de son activité tiers, chargée de produire des vitamines B12 ou encore des corticoïdes pour des sociétés externes, avec les unités de production de ses principes actifs, cela donnera naissance à une entité de 1.600 personnes. C’est dans ce regroupement que le site de Vertolaye se retrouve au milieu du maelstrom actuel. Selon un document que s’est procuré Reuters, Sanofi, qui compte mettre en œuvre cette réorganisation de l’activité à partir du 1er janvier 2017, veut ainsi améliorer la performance de la chimie-biochimie « en diminuant ses coûts de revient de 20% entre le budget 2015 et le réel 2018 ».
Le groupe SANOFI est en cours de restructuration depuis des années pour recentrer son activité sur le plus rentable et cela a donné déjà la fermeture du centre recherche et développement de Toulouse.
Les premières restructurations ont déchaîné les passions puis après les licenciements et les fermetures réalisées cela a été l’accalmie puis de nouvelles restructurations sont apparues. En 2016 les syndicats ont demandé une entrevue à Emmanuel Macron encore ministre de l’Économie qui n’a pas dénié leur répondre, il n’allait pas faire des ennuis à son ami Weinberg président du conseil d’administration de SANOFI.
Enfin dernièrement des représentants syndicaux sont venus à Vertolaye présenter la problématique de cette restructuration en présence d’élus, M. CHASSAIGNE selon ses propres termes a déclaré: « nous ne lâcherons rien » et Mme Fougère appelait à la vigilance et au dialogue. (Propos rapportés par la montagne).
Encore beaucoup de bruit pour peu de résultats. En son temps M. Montebourg avait tenté une action grandiloquente dont il a le secret avec moult et moult déclarations pour, au final, retourner dans son ministère sans rien avoir obtenu, M.Macron veillait déjà au grain.
Ce groupe est quasiment en situation monopolistique sur notre territoire, au niveau de l’emploi avec des liens locaux et au plus haut niveau. Il bénéficie notamment du crédit d’impôt pour la recherche et selon M. MACRON s’il ne l’avait pas il y aurait moins de chercheurs dans le groupe ce qui ne peut-être une réponse acceptable de la part d’un ministre de l’économie.
Alors que faut-il faire, baisser les bras ?
Ce qu’il faudrait c’est anticiper les crises, c’est discuter avec les responsables des groupes avant qu’ils ne soient plus en position de se retirer pour aller là où l’argent est plus bleu.
Nous avons ici des entreprises internationales qui sont dans des « niches » et personne ne peut les empêcher de faire ce qu’elles veulent. Nous sommes dans une économie semi-libérale et il ne sert à rien d’aller pleurer devant la porte. Sanofi est un groupe international privé qui a la « gentillesse » d’avoir encore 27000 salariés en France et 110 000 ailleurs, alors imaginer que l’on puisse faire pression sur eux relève de l’utopie pure.
Nous devons nous appuyer et aider les petites et moyennes entreprises qui sont présentes sur le territoire. Pour les géants nous devons avoir des contacts avec eux, non des rendez-vous de soumission, mais des rencontres pour faire, pour construire et pour exiger des moyens pour le développement du territoire. Il faut discuter avec eux et entretenir une relation permanente sur un pied d’égalité. Si cette entreprise reste sur notre territoire, c’est qu’elle en tire un bénéfice sinon elle serait partie depuis longtemps. Les élus sont là, en s’appuyant sur l’état, pour rechercher un équilibre entre l’intérêt général et l’intérêt de ses groupes.
Mais nous ne sommes plus à ce stade, tout est signé pour Sanofi car ce sont des plans sur le long terme qui sont mis en place et selon certains observateurs Emmanuel Macron aurait demandé que le plan soit activé après les présidentielles. La nouvelle entité sera vendue et Vertolaye sera dans cette cession. Même les syndicats le savent et je trouve indécent d’organiser une réunion pour que l’on puisse dire ensuite : on s’est battu avec vous.
Ce qu’il faut maintenant c’est agir au niveau de l’entreprise Sanofi, avec l’implication de l’état, pour empêcher que le futur repreneur ne soit qu’un dépeceur d’entreprises. Agir au niveau de Sanofi cela veut dire suivre le dossier en lien avec la direction, les syndicats et les services de l’état mais le suivre quasi journellement et non pas de façon épisodique et cela devrait être par exemple le travail principal de l’attaché parlementaire du secteur.
https://fr.finance.yahoo.com/actualites/sanofi-nouveau-plan-restructuration-092100934.html
février 10, 2017 at 9:38
A reblogué ceci sur Ambert au Centre – le site de ceux qui s'engagent vraiment.